Dans le cadre de la Journée transversale de Mobilisation sur les questions de discrimination et de racisme, au 75, le Laboratoire sauvage Désorceler la finance a animé un atelier d’écriture de nouvelles du Jour d’Après à partir du scénario suivant :

Étape 1 : Bruxelles, le 6 octobre 2026. Les gouvernements européens ont pris un tournant autoritaire sans précédent dont les premières cibles sont les personnes en exil, demandeuses d’asile, en attente de papiers ou en transit. En réaction, la Belgique s’embrase, les luttes contre les frontières se radicalisent et s’empuissantent. Nous vivons les premiers jours de la Révolte des frontières. Des foyers de résistance jaillissent dans tous les quartiers de la ville, à la fois pour lutter contre Frontex (l’institution qui militarise les frontières européennes), pour imaginer des alternatives aux récits criminalisant les personnes sans papiers, ou pour repenser les gestes d’hospitalité.
Au 75, est créé le Comité NINJA (Narrateurices Imaginatif.ives des Nouvelles du Jour d’Après), un collectif de sorcier.es spéculant les titres de journaux à venir et parvenant, quand la formule est juste, à provoquer l’événement décrit.

Étape 2 : 20 ans après le déclenchement de la Révolte des frontières, la transformation des regards sur la migration, la liberté de circulation totale et l’abolition des frontières ont entraîné la disparition des États-nations et la chute du capitalisme. Au milieu du XXIe siècle, le monde a bifurqué radicalement par rapport au début du siècle. Cependant, si le vieux monde s’est effondré, le nouveau doit encore se consolider. Il reste encore des reliquats de la sombre période du capitalisme tardif et conserver nos nouveaux acquis sociaux reste une lutte de tout les jours. En périphérie de Bruzelli, dans le bois Malou, des NINJA spéculent encore l’avenir pour contrecarrer les tentations réactionnaires et achever une nouvelle révolution éco-sociale.