Glossaire de la finance et de la sorcellerie

Formats :

Le Glossaire de la finance et de la sorcellerie prend différentes formes :

– Ateliers d’écriture internes au Laboratoire qui s’interroge sur les mots qu’il utilise et tente d’en contrôler le pouvoir ;

– Ateliers collaboratifs avec des personnes ou des organisations extérieures ;

– Documentaire de création radiophonique (en cours de réalisation) ;

– Supports à brandir dans des mobilisations ;

– Expositions ;

– Publications.

Glossaire de la finance et de la sorcellerie

Un documentaire radiophonique sur le grand pouvoir ds mots

À Bruxelles, des travailleur·euse·s, des militant·e·s, des personnes affectées, évoquent les effets de la financiarisation sur leur vie ou leur travail. On entend dans leur bouche les mots RENTABILITÉ, PERFORMANCE, COMPÉTITIVITÉ, mots que l’on retrouve également dans les communications désincarnées des multinationales.

À l’aide de son Glossaire sorcier, notre collectif propose à ses invité·e·s de penser ces mots qui écrasent, empêchent mais aussi ceux qui redonnent de la force, qui nous font rire, qui nous libèrent et nous désenvoûtent. Des séances de création collective sont organisées avec les personnes que nous rencontrons au fil des épisodes. Ensemble, nous enrichissons ce glossaire avec des mots redéfinis et réincarnés pour mieux retrouver prise sur les choses. Entre militantisme, sorcellerie et humour, nous inventons les mots qui nous manquent.

Réalisation

Laboratoire sauvage Désorceler la finance

Voix

Brune Campos, Alix Denambride et les membres du laboratoire sauvage Désorceler la finance

Texte

Théo Bourgeron (épisode santé) et Désorceler la finance

Musique

GAML

Prise de son

Chedia Leroij, Amandine Faugère, Emmanuelle Nizou, Vincent Matyn, Émilie Siaut et Arthur Lacomme

Montage

Aline Fares, Amandine Faugère, Camille Lamy, Vincent Matyn, Jean-Baptiste Molina, Fabrice Sabatier et Émilie Siaut

Mise en ondes, habillage sonore et mixage

Vincent Matyn et Émilie Siaut

Avec le soutien de

 ACSR FACR de la Fédération Wallonie-Bruxelles
Fondation Mycellium

Licence

SCAM Belgique – 2024

 

Remerciements

Sarah De Laet, les membres du front Anti-expulsion de Bruxelles.
Théo Bourgeron, Les membres de La Santé en Lutte, Malika Roelant, les soignant.es de l’hôpital Brugmann, David Murgia, Brune Campos.

Les Patatistes en lutte. Noémie Maughan et Lou Chaussebourg, No Javel, La friterie Palma. Sebastian Franco et Natalia Hirtz, le club des seniors de la commune de Forest, Amour et Sagesse, Le Gang des vieux en colère.
Still Standing For Culture. Marie-Anne Dujarier, Magali Verdier, Alix Denambride.

Arthur Lacomme, Dimitri Vanham et GAML

Radio Panik et Radio Campus

Pourquoi un glossaire ?

Bien sûr, il n’y a pas que cela, mais il nous faudrait aussi un glossaire. Un répertoire de mots tel un pense-bête sur lequel on pourrait compter pour nous aider à comprendre ce qu’il nous arrive, pour retrouver une prise sur le cours d’événements qui semblent trop souvent nous échapper, pour reprendre des forces, aussi, pour nous réconforter, pour nous soigner, pour rire, parce qu’il nous en faut, de l’énergie pour continuer à nourrir la certitude que des jours meilleurs arriveront.

Chaque jour, qu’on y prête attention ou pas, certains mots nous parviennent: bourse, expert, compétitivité, rentabilité, finance, budget, profiter, dividende, performance, taux, rendement, relance, crise, relance, crise (bis repetita). Ils sont énoncés par des gens qui comptent, qui comptent les sous, qui délimitent nos espaces de vie et nos pensées, qui limitent nos actes. Ces gens font cela depuis un endroit où on gère, un endroit où on décide, en costard-cravate et chemise blanche. Leurs mots pénètrent en nous. Nous les ingérons, et ils agissent tel un poison aux effets lents mais certains. Ces mots nous envoûtent et transforment nos réalités.

Nous pourrions tout aussi bien les transformer, ces mots, entrer en eux pour en percevoir les sens profonds, retrouver des sens cachés, accaparés, et se les réapproprier. Nous pourrions aussi transformer certains de ces mots en un langage subversif et mutant, et puis en inventer d’autres, parce que les mots nous manquent parfois. Ces mots seraient le début d’un glossaire pour désorceler la finance, un glossaire pour se désenvouter du pouvoir sorcier des injonctions à payer, à être rentable, à être compétitif.ve.s et productif.ve.s. Ce serait aussi un glossaire qui nous permettrait de retourner leur pouvoir aux envoyeurs. Et pour tout cela, ce glossaire devrait être juste et précis, tout en étant en création et en discussion permanente: les périls financiers surgissent de toutes parts et semblent prendre des habits toujours plus trompeurs (on les voit ainsi beaucoup vêtus de vert, ces derniers temps), alors il nous faut nous rendre capable de les identifier pour résister à leur emprise. Et les inventions pour se défaire de ces périls et s’en protéger se multiplient, alors il nous faut les comprendre et les partager.

Des membres du Laboratoire Désorceler la finance ont commencé à travailler sur un tel glossaire. C’est un début. Une invitation à continuer pour qui en ressentira le désir ou la nécessité. Le caractère libérateur de la reprise en main des mots de la finance et de la sorcellerie s’accomplit réellement lorsqu’il est partagé. C’est pourquoi le Glossaire prend aussi la forme d’ateliers participatifs avec des personnes concernées, autour de sujets spécifiques (finance et logement, finance et vieillesse, finance et alimentation, etc).

 

Protocole élémentaire :