Écrits

La machine à détruire – Pourquoi il faut en finir avec la finance, Aline Fares et Jérémy Van Houtte (BD), Seuil | 2024

Les crises financières se succèdent et se ressemblent. Chaque fois, pour éviter le chaos, les États et les banques centrales interviennent. Mais que sauvent-ils ? Quel rapport cela a-t-il avec l’augmentation rapide des inégalités et de l’endettement des États, avec la dégradation des services publics, ou encore avec les résistances à travers le monde ? La Machine à détruire revient sur ces crises et ce qui les suit, et s’interroge sur la place croissante des banques et de la finance dans nos existences. Suffira-t-il de déplacer l’argent vers des investissements plus verts ? Les solutions financières sont-elles à la hauteur de leurs promesses ? Peut-on se permettre de laisser les banques au centre du système ?

Écoscopie sorcière, Jean-Baptiste Molina – Culture et démocratie n°57 | 2022

Voyage en une fiction prospective au-delà de la catastrophe : dialogue entre un·e jeune et un·e ancien·ne. Comment on est-on arrivé·es là ? Contre la machine infernale du techno-capitalisme, les grèves, blocages, insurrections se sont multipliées. Des militant.es ont réactivé des savoirs « non rationnels », organisé la survie autour de rituels bons pour l’imaginaire collectif. Jusqu’au rituel d’écoscopie, où s’éprouver au sein des milliards d’êtres qui nous constituent, là où les capitalistes suicidaires s’obstinaient à poser l’être humain hors du vivant.

Transcription du « Récit de Drogenbos » (partie 8), Laboratoire sauvage Désorceler la finance – Entre-temps | 2023

Une transcription du texte dit le « Récit de Drogenbos », retrouvé au sud des ruines du centre commercial de la ville éponyme, dans un grand bâtiment au style architectural caractéristique de la période des anomalies. Lors de la découverte, l’immeuble de cinq étages en terre-paille était abandonné depuis environ 80 lunaisons. Très vétuste, il était sur le point de s’effondrer. Le texte a été préservé des intempéries grâce à une boite métallique de manufacture industrielle. En vu des références chronologiques, il date d’au moins 150 cycles. Il est initialement écrit sur du papier recyclé, avec ce qui semble être de l’encre de coprin chevelu.

L’hypothèse microcosmique (partie 7), Laboratoire sauvage Désorceler la finance – Entre-temps | 2023

J’entame ici une multiligne de correspondance, nourrie de l’espoir, fort peu modeste, qu’elle alimentera les discussions décentrées de votre désOrganisation. Je confesse néanmoins que l’hypothèse que je vais formuler ci-après serait restée à l’état d’intuition au niveau de mon for intérieur si Ursul@ de la Cellule Δ d’enquête sur la bifurcation ne m’avait pas encouragée à vous la partager. Je suis, en effet, fort peu aguerrie aux méthodes de recherche archéospéculative pour lesquelles je me déforme depuis seulement quelques rotations lunaires. Vous saurez donc prendre cette proposition avec toute la prudence qu’elle exige.

Enquête sur l’Anomalie, deuxième période (partie 6), Laboratoire sauvage Désorceler la finance – Entre-temps | 2023

L’archivage oral maintient les narrations dans une grande plasticité et par certains aspects est plus vivant que la fixation par l’écriture. Lors de la restitution devant les assemblées la teneur des récits s’anime, les gardieNes de la grande spéculation confèrent des touches personnelles à leur exposition, des remaniements de certains passages, ajoutant détails, personnages, digressions comico-politique ou métaphysique, appuyant un aspect plutôt qu’un autre.

Seconde introduction à l’enquête sur l’Anomalie (partie 5), Laboratoire sauvage Désorceler la finance – Entre-temps | 2023

Retour du Laboratoire sauvage Désorceler la finance sur Entre-Temps ! Son élan créatif rétrofuturiste se poursuit avec la mise au jour de trois nouveaux documents issus du disque dur de la revue. Découverts par des capitalistologues d’un temps encore non advenu, publiés en 2023 à l’âge du capitalisme tardif, ces textes rendent compte des réflexions métaspéculatives de ce collectif de désorceleurs, inspiré alors par la pensée de Donna Haraway ou encore d’Isabelle Stengers. Une fabrique de récits alternatifs autant littéraires que scientifiques qui s’efforcent d’envisager un autre monde, post-capitaliste.

Spéculativismes. Sortir du réalisme capitaliste par la fiction spéculative, Jean-Baptiste Molina – Culture et démocratie n°55 | 2022

L’appel à produire de nouveaux récits est omniprésent. C’est que la panne d’imagination est sévère. Or, « nouveaux récits », ça peut dire tout et son contraire. Nous avons besoin d’un diagnostic clair de ce que signifie être face à cette panne d’imagination. Pour mieux comprendre ce que l’on peut y faire. C’est cette boussole des futurs récits que propose Jean-Baptiste Molina. Au passage, il signale les pièges à éviter. Pas question que nos imaginaires prolongent la vie de la Bête et de ses industries créatives. C’est une autre écologie fictionnelle qui est à dessiner, collective, plurielle, tournée vers les communs.

Spécu’ générale, Jean-Baptiste Molina – Culture et démocratie n°55 | 2022

En ce doux mois de novembre, je suis installé sur la terrasse de ma chicorée préférée, un établissement fort sympathique si bien nommé : Le sanglier de velours. C’est un endroit rêvé pour jouir de la douceur de l’automne bruxellois. Une fois extirpé de mes rêveries par la sonnerie de la cabine téléphonique du coin, je me retrouve happé par la conversation de deux personnes installées juste derrière moi.

La cellule Δ d’enquête archéospéculative sur l’anomalie (partie 4), Laboratoire sauvage Désorceler la finance – Entre-temps | 2022

L’équipe du laboratoire sauvage « Désorceler la finance » propose, sur Entre-Temps, de déployer un récit rétrofuturiste en quatre temps. Suivant les travaux de Donna Haraway sur le pouvoir de la fiction spéculative, ces quatre textes explorent la possibilité d’une bifurcation vers un monde post-capitaliste. Du rapport d’enquête au témoignage, ils naviguent aux frontières de l’écriture créative et de la méthodologie historique. Cette semaine, le premier temps : le récit de la découverte, en 2142, du disque dur de la revue Entre-Temps, contenant les trois textes publiés à l’hiver 2021-2022.

Les pratiques artistiques pour d’autres visions du soin. Une blessure, un pansement ? Emmanuelle Nizou – Agir par la culture | 2022

En cacophonie, l’espace médiatique se gonfle de chiffres toujours plus désespérants : après le journal des morts, on comptabilise les dépressions. L’épuisement moral est collectif et on se sent loin d’être en bonne santé, cet « état de complet bien-être physique, mental et social et ne consistant pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité » telle que la définie l’OMS. En quoi consiste cette société du bien-être que l’on vise ? Quels moyens met-on en œuvre pour l’atteindre ? Quels outils artistiques peut-on mobiliser pour prendre soin des corps et qu’ils puissent ne serait-ce qu’habiter dignement dans ce monde ? Une multitude de possibles comme autant de singularités artistiques et d’actions militantes.

Témoignage de Victorine A : « l’hypothèse blob » (partie 3), Laboratoire sauvage Désorceler la finance – Entre-temps | 2022

L’équipe du laboratoire sauvage « Désorceler la finance » propose, sur Entre-Temps, de déployer un récit rétrofuturiste en quatre temps. Suivant les travaux de Donna Haraway sur le pouvoir de la fiction spéculative, ces quatre textes explorent la possibilité d’une bifurcation vers un monde post-capitaliste. Du rapport d’enquête au témoignage, ils naviguent aux frontières de l’écriture créative et de la méthodologie historique. Cette semaine, le premier temps : le récit de la découverte, en 2142, du disque dur de la revue Entre-Temps, contenant les trois textes publiés à l’hiver 2021-2022.

Abandonner ou affûter ses outils esthétiques en contexte de crise ? Propositions de stratégies d’intervention dans la sphère publique par Loop-s, Emmanuelle Nizou – Alternatives théâtrales | 2021

« Je ne pense covid qui nous sépare. »
On a vu émerger ce slogan pendant le confinement, évoquant l’état d’impuissance sidérée dans laquelle 2020 nous a plongé.e.s. Covid, la petite dernière de la série noire des crises sanitaires, sociales, écologiques, financières a bien enraciné les principes d’une logique de fractionnement. Celle-là a creusé l’écart dans la répartition des ressources et des richesses, des pertes et des bénéfices, accentué les inégalités en précarisant et en invisibilisant à l’extrême des communautés entières de vivants, déroulé le tapis rouge à des experts capables de vomir des chiffres déshumanisants et de nous confronter à des dilemmes vides de sens : la vie ou l’économie ? […]

Pour un centre d’Archives Orales de l’Anomalie (partie 2), Laboratoire sauvage Désorceler la finance – Entre-temps | 2021

L’équipe du laboratoire sauvage « Désorceler la finance » propose, sur Entre-Temps, de déployer un récit rétrofuturiste en quatre temps. Suivant les travaux de Donna Haraway sur le pouvoir de la fiction spéculative, ces quatre textes explorent la possibilité d’une bifurcation vers un monde post-capitaliste. Du rapport d’enquête au témoignage, ils naviguent aux frontières de l’écriture créative et de la méthodologie historique. Cette semaine, le premier temps : le récit de la découverte, en 2142, du disque dur de la revue Entre-Temps, contenant les trois textes publiés à l’hiver 2021-2022.

Introduction à l’enquête sur l’Anomalie (partie 1), Laboratoire sauvage Désorceler la finance – Entre-temps | 2021

L’équipe du laboratoire sauvage « Désorceler la finance » propose, sur Entre-Temps, de déployer un récit rétrofuturiste en quatre temps. Suivant les travaux de Donna Haraway sur le pouvoir de la fiction spéculative, ces quatre textes explorent la possibilité d’une bifurcation vers un monde post-capitaliste. Du rapport d’enquête au témoignage, ils naviguent aux frontières de l’écriture créative et de la méthodologie historique. Cette semaine, le premier temps : le récit de la découverte, en 2142, du disque dur de la revue Entre-Temps, contenant les trois textes publiés à l’hiver 2021-2022.

Saisir l’économie par le(s) sens. Une approche critique et sorcière de la visualisation de données par le design (thèse), Fabrice Sabatier | 2021

La thèse en Arts et science de l’art (ULB, ERG) s’intéresse, du point de vue du design graphique, aux visualisations de données économiques. Elle a pour objectif de découvrir les fondements de la construction politique du regard porté sur l’économie à travers ces dispositifs visuels. Pour cela, la recherche explore la magie et de la sorcellerie en tant que modes de perception, d’explication et d’action sur le monde. Magie et sorcellerie deviennent des clés de lecture pour comprendre nos rapports à l’économie et des méthodes pour expérimenter de nouvelles façons de faire.

La fabulation spéculative, de Zanzibar à Balard, Théo Bourgeron – AOC | 2021

La période est à la fabulation spéculative, ces récits qui emploient l’écriture comme un instrument de connaissance. Des acteurs inattendus appellent à « créer de nouveaux récits » pour appréhender l’avenir d’un monde en plein bouleversement social et écologique : l’assureur Axa, l’agence de gestion des déchets nucléaires Andra et l’armée française ont recruté leurs propres auteurs de science-fiction. Une situation pour le moins ambivalente face à laquelle il convient d’être des lecteurs particulièrement attentifs.

La sorcellerie capitaliste, pratiques de désenvoûtement d’Isabelle Stengers et Philippe Pignarre, recension, Aline Fares – Culture et Démocratie, Neuf essentiels sur la dette, le surendettement et la pauvreté | 2019

La sorcellerie capitaliste est avant tout une invitation à penser adressée à toutes celles et ceux qui refusent ces mots d’ordre qui en appellent à notre soumission à la dure réalité du monde dans lequel nous vivons. C’est aussi une invitation à se faire confiance et à fabriquer, à expérimenter, à créer, car chemin faisant, il se pourrait bien que surgissent ces nouveaux mondes possibles que nous désirons.

Traité, Laboratoire Désorceler la finance – Azimuts 50 | mars 2019

Ce texte est le résultat d’une carte-blanche accordée par la revue de recherche en design Azimuts pour son numéro intitulé « Négocier les futurs ». Le Laboratoire a pris la thématique au mot et a rédigé la première version de ce qui pourrait être un Traité entre entités humaines et non-humaines pour une meilleure co-habitabilité de la planète. Ce premier draft a pour but d’ouvrir les négociations et ne contient à ce jour qu’une déclaration : la Déclaration relative au désenvoûtement de la finance et aux conditions d’existence des alternatives. D’autres déclarations verront le jour, produites par le Laboratoire, par d’autres artistes ou d’autres entités, à travers des formes écrites ou toutes autres formes.

Une journée au cœur du lobbying financier à Bruxelles, Aline Fares – POUR | novembre 2018

“Retirez plus de votre argent.” C’est en ces termes que le journal L’Echo nous invite à “Finance Avenue, le plus grand salon de l’argent”, qui se tiendra ce 17 novembre à Bruxelles. Une autre version de l’injonction à ne pas laisser son argent “dormir” à la banque mais à le faire “travailler” (sic) en le plaçant sur les marchés financiers. Mais d’où viennent ces injonctions au juste, et comment parviennent-elles à tenir une si bonne place malgré la crise de 2008 ? Comment parviennent-elles à ne pas passer pour ce qu’elles sont : des délires collectifs mortifères ?

Arcanes de cristal, Emmanuelle Nizou  – Kingkong | printemps-été 2018

Icône d’ambition et de conquête, symbole de l’orgueil humain, c’est la tour de verre. Nulle courbe n’interrompt son ascension vers le ciel : elle a été bannie au profit de lignes droites. En son sommet, et sur chacune de ses façades, elle est prolongée par trois triangles, pointe érigée au zénith. Peut-être afin de rompre avec un programme idéologique à la symbolique érectile trop manifeste, l’architecte a réintroduit l’horizontalité. Deux volumes parallélépipédiques se décrochent de part et d’autre de la tour, et animent asymétriquement sa façade. Puis la toiture se resserre en trapèze, annulant toute monotonie. Gigantisme et jeu de volumes : le fonctionnalisme a cédé la place au postmodernisme.